RENVOYER ARCTIQUE

Derek Besant. Encre latex UV sur Mayfair. 192 x 15 x 24 po. 2020.

 
 

J’ai grandi avec l’idée que le Canada était cette masse terrestre entourée d’océans sur trois côtés, et que les longues distances entre les villes, plutôt que les destinations, mesuraient sa psyché géographique. Cette géographie est demeurée un critère imaginaire de l’identité, principalement définie par les étendues du Nord comme ce que le Canada représentait pour moi.

Le titre RENVOYER ARCTIQUE est un jeu de mots qui représente un tournant dans ma prise de conscience: j’assiste actuellement à la dissolution et à la disparition de cet idéal de la nature sauvage, qui s’est retrouvée soumise à des tensions et des perturbations dues aux changements climatiques au cours de la dernière décennie.

Des images de tempêtes de verglas, de chaînes de montagnes inexplorées, de rivières sauvages et de diverses traces laissées dans la délicate toundra en guise de notions romantiques sont devenues des preuves politisées que le Canada subit des transformations jusqu’ici inédites.

J’ai juxtaposé des fragments de texte dans nos deux langues officielles de façon à former un diptyque enchâssé dans le paysage sauvage aérien plus bas. Bien que ces mots commencent potentiellement à s’aligner sur une vision, leur sens reste entre les lignes à l’instar de la dichotomie selon laquelle différentes langues ne signifient peut-être pas exactement les mêmes propos… tout comme un pays peut être composé de nombreuses parties disparates.

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